Qui dit mois d'octobre, dit bien entendu automne, mais pas uniquement. Octobre c'est aussi le mois de la fête la plus horrifique de l’année : Halloween ! Et bien sûr, à la Nouvelle-Orléans, Halloween a une résonnance toute particulière quand on connaît les nombreuses histoires de fantômes qui parcourent la ville, certaines plus terrifiantes que les autres. Ce moment de l'année est donc propice à de nombreuses animations dans cette ville de Louisiane, et à chaque coin de rue, ou presque, on peut entendre les guides touristiques ou les vieux sages raconter ce genre d'histoire.
Il faut dire que la Nouvelle-Orléans est une terre remplie de morts. Les ouragans, les incendies, les épidémies ont tour à tour rempli les cimetières de la ville louisianaise et donnés naissance à nombre d'histoire. Histoires qui le temps d'Halloween deviennent des attrapes touristes mais aussi des moments de divertissement pour les habitants, bien que la plupart les connaissent désormais par coeur, donnant ainsi à la fête des morts un aspect bien particulier en ville.

Cette année, comme chaque année, outre les visites guidées des coins les plus terrifiants de la ville ainsi que des cimetières, outre la traditionnelle chasse aux bonbons pour les plus jeunes, la fête foraine de l'horreur a pris ses quartiers dans le Louis Armstrong Park, aux abords du Vieux Carré et de Treme. Vous y trouverez une immense maison hantée terrifiantes, des attractions festives, des voyantes et diseuses de bonnes aventures qui se feront un plaisir de vous lire un avenir horrible, des stands maquillages, sans compter un grand concours de déguisement au soir du 31 octobre. Du plaisir et de l'horreur pour petits et grands. Et à 22h le 31 octobre, une visite guidée terrifiante du Vieux Carré partira du parc pour se terminer au cimetière de St Louis après une grande boucle. Compter 2h minimum de visite.
La fête foraine est en place du 23 octobre au 4 novembre, et pour vous y rendre c'est dans cette catégorie que cela se passe

En plus de cette fête foraine, vous trouverez des défis à accomplir conçus spécialement pour Halloween sur ce sujet ainsi qu'un concours d'avatars/kit par là.


Les histoires terrifiantes de la Nouvelle Orléans:

Maison Lalaurie

L'histoire tragique de la Maison LaLaurie est très connue à la Nouvelle Orléans. Elle a pour abominable trame de fond les excès les plus brutaux de l'esclavage qui ont donné à cette maison la réputation d'être hantée. La plus hantée de Louisiane d'ailleurs.
Tout commence en 1831, lorsque Marie Delphine LaLaurie a emménagé avec son mari, le docteur Leonard Louis Nicolas LaLaurie, au 1140 Royal Street. Femme du monde, elle organisait régulièrement des soirées mondaines, qui étaient très populaires, mais tout a changé le soir du 10 avril 1834 quand un terrible incendie éclata dans la cuisine des Lalaurie. La légende dit qu'il avait été déclenché par le cuisinier, qui ne pouvait plus supporter les tortures de la LaLaurie.
A leur arrivée, les pompiers éteignirent le feu avant de découvrirent une scène d'abomination derrière une porte secrète, verrouillée, dissimulée au second étage: ils trouvèrent là plus d'une douzaine d'esclaves, hommes et femmes, dans un état horrible, mutilés, souffrant de malnutrition et de déshydratation avancé. Horrifiés du traitement des esclaves, la maltraitance envers ceux-ci étant interdite par la loi, les témoins ont pourchassé le couple Lalaurie qui s'est sauvé vraisemblablement sauvé à  Paris.
Le 1140 Royal Street serait depuis à la fois hanté par la présence de Delphine LaLaurie et par ce que les spécialistes du paranormal qualifient d'émotion résiduelle. Ce type d'apparitions survient lorsqu'un lieu subit un tel traumatisme qu'il en demeure marqué. Des témoins qui sont entrés dans cette demeure ont rapporté des apparitions de sang sur les murs et des bruits de chaînes. Au-dessus de la cuisine, les propriétaires successifs de la résidence ont fait état d'une odeur de viande pourrie dont ils n'arrivaient pas à se débarrasser. Bref, la maison LaLaurie est aujourd'hui un lieu de visite incontournable pour les fans de paranormal !

Marie Laveau, la sorcière du Mississippi

Au cimetière Saint Louis, une tombe marquée de trois «X» abrite la reine vaudou, Marie Laveau. Cette dernière jouissait d'une réputation tellement grande que des offrandes sont encore laissées sur sa dernière demeure, dans l'espoir que même au-delà de la mort, elle puisse encore exaucer les voeux des passants.
Femme libre de couleur, Marie Laveau est devenue reine vaudou au XIXe siècle à la suite d'une performance exceptionnelle dans une cérémonie, où elle aurait notamment manipulé un serpent venimeux sans être mordue par celui-ci. On la disait aussi capable d'influencer la tenue d'un procès par des rituels et on lui attribuait également nombre de morts dont celle d'un gouverneur.
Elle meurt le 15 juin 1881 et lles journaux de La Nouvelle-Orléans annoncèrent dès le lendemain que le corps décapité de Marie Laveau avait été découvert au sommet de la tour de sa propre maison. Alors mythe ou réalité, personne ne le sait. En tout cas, la rumeur veut que son fantôme rôde là où elle a vécu, et que si on ne fait pas attention, on peut la croiser au détour d'une rue.



Chez Muriel

Le restaurant Chez Muriel, situé rue Chartres a la réputation d'être hanté par son ancien propriétaire. La légende veut que Pierre Antoine Lepardi Jourdan, qui l'avait acheté et rénové en 1789, l'aurait parié et perdu lors d'une partie de cartes. Cette perte le plongea dans une profonde tristesse, au point qu'il finit par mettre fin à ses jours peu de temps après. La maison a entre-temps vécu d'autres aventures jusqu'à l'ouverture de Muriel, où les serveurs ont été témoins d'objets qui flottaient et se fracassaient sur le sol, sans que personne ne les touche. C'est alors que les rumeurs de fantômes sont nées. Excédés, les propriétaires, en quête d'une solution, ont organisé une séance de spiritisme au salon.
Depuis ce temps, chaque soir, une table est dressée pour M. Jourdan, en bas de l'escalier. En passant devant le restaurant, vous pouvez la voir. Ne vous y assoyez pas, la place est réservée à un très vieil habitué, qui a la réputation de toujours hanter les lieux. Peut-être en passant vous le verrez assis à sa table, qui peut bien savoir.


Les Cités des morts

Les fantômes ne résident pas que dans le Vieux Carré à la Nouvelle-Orléans. En empruntant le tramway de la ligne Canal Cemeteries, on se retrouve à la porte d'entrée de treize cimetières, disposés en demi-cercle, communément appelaient les Cités des morts. Chacun ressemble à une miniville, avec ses mausolées entourés de clôtures de fer.
Les premiers habitants de La Nouvelle-Orléans avaient un mal fou à enterrer leurs morts. Situé sous le niveau de la mer, le sol ne retenait pas les défunts sous terre: dès la crue des eaux, les cercueils et les corps remontaient à la surface, flottant dans une mare de boue. Alors plusieurs tactiques pour empêcher cela ont été essayées: ajout de pierres ou de poids en métal au cercueil pour s'assurer qu'il coule au fond; perçage de trous pour laisser passer l'eau... Sauf que rien ne fonctionnait et comme la religion catholique interdisait la crémation, une autre solution a dû être trouvée, et elle est venue d'Espagne. Des tombeaux, semblables à des casiers à tiroirs richement ornés, ont fait leur entrée à La Nouvelle-Orléans. Hors de la terre, ces maisons de marbre peuvent contenir plus d'une centaine de morts sur une surface équivalente à un lit à une place.
De nombreuses histoires de fantômes circulent à leur sujet, et seuls les plus téméraires osent s'y aventurer la nuit pour braver tous les dangers et mythes de ces lieux. A Halloween, les jeunes ont tendance à se rendre dans ces lieux la nuit pour prouver leur bravoure ou avoir leur dose de sensations fortes.