pour your heart out

— « Learn to talk to those you trust and just pour your heart out. »

Cette situation avait pris de telles ampleurs que maintenant que tout retombait d'un coup, Alana en avait le vertige. Sur son chemin en direction du quartier d'Algiers elle dut se cramponner à un abribus pour ne pas céder au malaise qui l'envahissait, des petites étoiles dansaient devant ses yeux et tout tournait comme sur un manège. Elle se força à respirer plusieurs fois, en rythme, lentement. Une dame s'approcha pour lui demander si elle avait besoin d'aide et elle fit non de la tête, avec un sourire, par habitude, mais la dame finit tout de même par lui tendre une bouteille de soda qu'elle s'empressa de boire. Quelques minutes après, le vertige s'estompait un peu. En réalité, elle n'avait quasiment rien mangé ces derniers jours, et avec le stress, ses forces étaient en train de la quitter. Mais elle venait de raccrocher avec Selena au téléphone : sa petite soeur était saine et sauve, et c'était le principal.

L'appel avait été étrange : Lena avait enfin répondu et elle s'était excusée auprès de sa soeur mais elle avait catégoriquement stipulé que pour le moment elle était chez son amie Eva et qu'elle y restait encore un peu, promis les deux soeurs se verraient demain pour un café mais elle avait des plans pour la soirée. Si Alana savait parfaitement que cette fugue était liée à des choses qui n'allaient pas chez eux, avec les parents, et qu'au fond elle ne pouvait pas ne pas comprendre sa soeur, elle avait eu du mal à ne pas se laisser gagner par la colère et l'inquiétude. Après avoir entendu que sa soeur se portait bien et n'était pas en danger elle avait évidemment lâché des ne me fais plus jamais ça et j'ai cru mourir d'inquiétude d'une voix étouffée, un peu sèche aussi. Cela faisait plus de 48h qu'elle remuait ciel et terre, avec son frère et avec Caleb, et voilà que sa petite soeur réapparaissait comme une fleur... Et refusait de la voir pour le moment.

Mais elle était en trop mauvais état pour le moment pour s'insurger encore plus. Au moins Lena était vivante. Ça irait. Ils s'en remettraient. Elle réussit à envoyer un sms à Caleb malgré sa vision floue : Je l'ai eue au téléphone. Elle va bien. Je te raconte dès que j'arrive chez toi, je suis en chemin. Pour autant, elle dut s'assoir un peu sur le banc de l'abribus pour que le malaise passe, et reprit lentement son chemin. Au final, sans s'en rendre compte, elle mit bien plus de temps que prévu pour arriver chez Caleb et sonna à la porte en ayant l'impression qu'un camion venait de lui rouler dessus.

Il avait été parfait : il avait débarqué tout de suite quand elle avait appris que personne n'avait de nouvelles de la plus jeune des Mikkelsen, il l'avait aidée à fouiller ses affaires et à se rendre aux endroits qu'elle fréquentait, à faire tous les scénarios possibles, il avait tenté de la rassurer et de réagir au mieux, sans même qu'elle ait eu besoin de lui demander. Et maintenant qu'elle sortait enfin de la tête de l'eau, elle se rendait compte combien la présence de Caleb et son soutien lui avaient été précieux. Quand il ouvrit la porte elle se jeta dans ses bras, trop épuisée pour sangloter bien que des larmes de soulagement coulent sur ses joues et à deux doigts de s'évanouir après ces 48h infernales. « Je suis tellement soulagée que j'ai failli m'évanouir dans la rue » souffla-t-elle en se cramponnant à lui. Elle ne voulait plus le lâcher, d'abord parce qu'elle n'était pas sûre de bien tenir debout et ensuite parce qu'elle voulait rester dans ses bras parce qu'elle s'y sentait bien. « Tu as pu travailler un peu ? » lui demanda-t-elle tout de même, la voix un peu étouffée. Il avait des choses à faire, le pauvre, elle lui avait accaparé tout son temps. Le serrant un peu plus contre elle, les yeux fermés, elle soupira doucement.

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Il était au musée quand il avait reçu un appel d'Alana, affolée, lui annonçant que sa soeur a disparu. Et voilà que le jeune homme a tout fait pour quitter son travail plus rapidement que possible pour aller aider la jeune femme, promettant de rattraper les trois heures qu'il va manquer. Et voilà que commence pour l'historien quarante-huit heures d'inquiétude partager avec la jeune Mikkelsen, à chercher la jeune soeur de cette dernière un peu partout en ville, cherchant des informations auprès de ses connaissances. Sans succès, au grand regret du Everett, qui tente le tout pour le tout. Et puis, alors qu'il est chez lui pour une pause repas, il reçoit un SMS qui le soulage.
Je l'ai eue au téléphone. Elle va bien. Je te raconte dès que j'arrive chez toi, je suis en chemin. Ces quelques mots donnent naissance à un soupir non dissimulé du doctorant, qui se laisse aller dans son canapé. Génial ! Une bonne nouvelle ! Je t'attends chez moi avec une bonne boisson chaude. Une réponse qu'il tape rapidement, avant de s'écrouler sur le côté pour fermer les yeux quelques minutes. Prendre un peu de repos, c'est tout ce qu'il désire en cet instant. Deux jours infernaux qui prennent fin. Alana va pouvoir se reposer, car il l'a vu la jeune femme, il sait qu'elle est épuisée et retournée par tout ce qu'il s'est passé. Alors il finit par se redresser pour aller faire chauffer de l'eau dans la bouilloire, avant d'envoyer un SMS aux amis qu'il a mobilisé discrètement, histoire de leur dire que tout va bien. Puis, il enfourne des cookies au four, cinq minutes. Des cookies maisons bien sûr, auxquels il veut redonner un peu de croquant et de chaleur, si jamais Alana se sent capable de manger un peu. Voilà qui lui ferait certainement du bien.

La sonnerie de l'appartement, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Caleb ouvre la porte pour laisser entrer une Alana aux yeux rougis, qui se jette dans ses bras. Des bras qui l'accueillent avec douceur, la serre contre lui, alors que grâce à son pied, il claque la porte de son appartement. Sa tête se pose contre celle de la brune, qui avoue dans un souffle à quel point elle est soulagée. Et ça, il peut le sentir, car elle tremble contre lui. Les nerfs qui lâchent.

- Ca va aller Alana. Tout va bien. Tu es soulagée, c'est pour ça.

Ses bras enserrent un peu plus la jeune femme, tandis qu'il dépose un baiser sur son front une seconde. Avant de rire en entendant la question qui suit. Travailler ? Elle pense sérieusement à ça ?

- Ne t'en fais pas pour ça.

Dit-il doucement, une fois son rire fini, avant de forcer la marche pour prendre la direction du canapé, non loin. Ils y seraient bien mieux, et il sent bien que la brune serait bien mieux installée sur le canapé.

- On va se mettre sur le canapé, d'accord ?

Souffle-t-il tout en continuant à avancer, sans la lâcher pour autant. Et enfin, ils se laissent tomber sur le meuble confortable, ou autant que possible car les Everett n'ont pas le luxe de s'offrir un canapé cher. Délicatement, les lèvres de Cal' se pose sur une tempe de sa petite amie, qui enfouie sa tête dans son cou.

- Tu veux boire quelque chose ?

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Elle le serra aussi fort qu'il la serrait dans ses bras, appréciant ce câlin qui lui faisait un bien infini après toutes ces émotions. Pourtant, si maintenant le pire était derrière elle, Alana avait l'impression que tout lui retombait d'un coup sur les épaules. Elle avait honte à l'idée de parler à Caleb de son malaise de tout à l'heure mais elle n'avait pas le choix : il fallait qu'elle mange quelque chose. « Ca va aller Alana. Tout va bien. Tu es soulagée, c'est pour ça. » Elle hocha la tête, soupirant de nouveau. Elle ne pleurait pas à proprement parler mais ses yeux étaient tout humides, et elle s'accorda encore quelques secondes dans les bras de Caleb. À l'abri de tout. Puis il l'embrassa sur le front, elle se frotta un peu le visage comme pour se réveiller ; c'était plus fort qu'elle effectivement, elle avait peur de le déranger, tout le temps, ou de l'empêcher de travailler. « Ne t'en fais pas pour ça. » Pour toute réponse elle lui fit un faible sourire, qui voulait dire : c'est plus fort que moi.

Le jeune homme l'entraîna dans le salon. « On va se mettre sur le canapé, d'accord ? » Lana hocha la tête, se concentrant sur ses pas. Parce que maintenant que la pression retombait tout semblait cotonneux autour d'elle et elle ne voulait pas faire à Caleb la frayeur de perdre l'équilibre ou de tomber par terre. Se laissant tomber dans le canapé, elle se colla tout de suite contre lui. « Tu veux boire quelque chose ? » « Je veux bien... Et si tu avais un petit truc à manger, je... » Tout d'un coup, seulement maintenant, elle se rendit compte que chez les Everett, cela sentait délicieusement bon. « Mais, ça sent très bon chez toi ! Qu'est-ce que tu mijotes ? » reprit-elle en souriant, avec plus d'entrain cette fois. Et puis elle porta la main à son ventre qui avait émis un petit grognement : l'odeur lui mettait l'eau à la bouche. « J'ai été idiote, je n'ai rien mangé ces deux derniers jours, je n'y arrivais pas... Et maintenant j'ai l'impression que je vais tourner de l'oeil dès que je me mets debout » confia-t-elle après une fraction d'hésitation. Non seulement Caleb était au courant de ses problèmes, mais surtout, elle apprenait petit à petit à ne plus se cacher face à lui.

Soupirant une nouvelle fois, elle enleva sa veste qu'elle déposa sur le canapé. Puis elle se pencha vers son petit ami et déposa un baiser sur ses lèvres. « Merci d'avoir été si présent, sans toi j'aurais complètement perdu les pédales » Car ce n'était pas sur son frère qu'elle pouvait compter pour du soutien émotionnel, même si il avait au moins le mérite de garder les idées froides. « Bon, j'ai eu Lena au téléphone. Elle est chez son amie Eva... Elle n'en pouvait plus de la situation à la maison avec les parents, c'est pour ça qu'elle est partie, elle voulait qu'ils leur foutent la paix... À la fois je la comprends parce que c'est dur à la maison, mais à la fois, je lui en veux de m'avoir infligé ça... » Pourtant, Alana était du genre à se plier en quatre pour sa petite soeur chérie. Elle savait que ce n'était pas contre elle, mais elle avait eu une belle frayeur. « Je crois qu'il va falloir trouver un autre plan pour elle » dit-elle en relevant les yeux vers Caleb. Selena ne pourrait pas rester éternellement à la maison, c'était certain.

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Soulagé de voir Alana arriver, Caleb la serre contre elle, et l'aide à rejoindre le canapé quand il la sent faiblir. Le soulagement d'avoir retrouvé sa soeur, et d'être passée par toutes les émotions au fil des deux derniers jours. Il la serre un peu plus avant de la faire asseoir, et de la reprendre contre lui. Ils restent ainsi quelques secondes, avant que le Taylor ne lui propose quelque chose à boire. Il ne manque plus qu'il en oublie les bonnes manières. Sa main se passe dans les cheveux bruns de la jeune femme alors qu'il pose sa question, avant qu'un sourire ne naisse sur ses lèvres en l'entendant répondre. Sourire qui s'efface cependant quand sa petite amie mentionne ce qu'il prépare. Ou plutôt lui demande ce qu'il prépare. Soudainement, ses cookies enfournés pour leur redonner un peu de croquance lui reviennent à l'esprit. Il les avait complètement oublié.

- Mince mes cookies !

S'exclame soudainement Caleb, lâchant Lana pour sauter sur ses deux jambes et aller sortir les gâteaux du four. Ouf! Ils ne sont pas cramés. Juste un peu plus doré, mais tout à fait mangeable. Un soupir de soulagement franchit ses lèvres, alors qu'il se tourne vers Alana qui l'observe depuis le canapé, une main sur son ventre, annonçant qu'elle n'a pas mangé depuis deux jours. Un regard qui en dit long lui est lancé, avant qu'il ne soupire à nouveau.

- On va régler ce problème alors ! Car hors de question que tu restes affamée plus longtemps ! Et interdiction de bouger du canapé tant que tu n'as rien avalé.

Tout en parlant, il lève un doigt qu'il veut inquisiteur vers elle, avant de se pencher vers le frigo pour l'ouvrir et en sortir quelques restes. Dont du gumbo maison, qu'il a préparé avec Taylor la veille. Il regarde ce qu'il peut ajouter, met le tout au micro-onde avant de retourner sur le canapé, à côté de la brune.

- D'ici quelques minutes, madame sera servie !

Clame-t-il fier de lui, reprenant Alana dans ses bras. Alana qui vient rapidement l'embrasser, un baiser auquel il répond avec joie. Et quand elle s'écarte, il plonge ses yeux dans les siens, une main venant jouer avec une des mèches de cheveux de la jeune femme.

- C'est normal Al', tu n'as pas à me remercier. k

Des mots qu'il prononce avec une grande sincérité, avant de serrer un peu plus contre lui la jeune femme. Surtout quand elle se met à raconter ce qu'il s'est passé avec sa soeur. Leur appel. Il sent en elle comme une forme de détresse, qui lui donne envie de l'étreindre pendant des heures, jusqu'à ce qui la tracasse disparaisse pour de bon. Mais ce n'est pas possible.

- C'est normal que tu lui en veuilles de t'avoir fait ça. Ce n'est pas cool de sa part de ne pas t'avoir prévenu. Ne serait-ce que par SMS...

Pour ça, il en voulait à la soeur de sa petite-amie.

- Mais bon, le principal c'est qu'elle aille bien.

Que rien ne lui soit arrivé, ce qui aurait dévasté Alana. Et puis, cette dernière année, le Everett avait eu son compte de malheurs. Un peu de bonheur et de bonnes choses, ça ne fait pas de mal.

- Tu as une idée de ce qu'on pourrait faire pour elle ? Lui trouver un appartement peut-être ?

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D'un coup Caleb s'était levé, se précipitant vers le four. « On va régler ce problème alors ! Car hors de question que tu restes affamée plus longtemps ! Et interdiction de bouger du canapé tant que tu n'as rien avalé. » Un peu honteuse, Alana fit oui de la tête, acceptant sans broncher les ordres de Caleb. Elle savait qu'elle n'avait pas bien géré ces dernières quarante-huit heures et elle savait aussi que Caleb en avait pleinement conscience. Mais elle était fière d'elle de pouvoir lui parler ainsi ; et reconnaissante, aussi, de sa réaction. Il s'activa pour lui préparer à manger sans la sermonner plus que ça, ce qui était tout ce dont elle avait besoin. La main toujours sur le ventre, qui devenait douloureux à cause de ces bonnes odeurs, elle attendit sans bouger. De toute façon, elle se sentait trop faiblarde pour se lever et aller l'aider. La pression qui retombait lui donnait l'impression d'être toute vide, comme un ballon qui aurait crevé. « D'ici quelques minutes, madame sera servie ! » « Vous êtes un chef merveilleux, cher monsieur » sourit-elle en le regardant faire. Il revint vers elle et après l'avoir embrassé, elle sentit les doigts de Caleb jouer avec une mèche de ses cheveux. Il faisait souvent ça et elle ne put retenir un sourire de satisfaction.

« C'est normal Al', tu n'as pas à me remercier. » Elle soupira doucement. Ne répondant rien, elle se contenta de se presser un peu plus contre lui. Mais, si, en réalité, elle avait toutes les raisons de le remercier. Pour tout ce qu'il faisait pour elle, pour tout ce qu'il lui apportait, pour être le petit ami le plus parfait qu'elle aurait pu imaginer, pour la faire se sentir si bien à ses côtés. « C'est normal que tu lui en veuilles de t'avoir fait ça. Ce n'est pas cool de sa part de ne pas t'avoir prévenu. Ne serait-ce que par SMS... » Elle savait qu'il avait raison, que Lena avait sans doute toutes les raisons du monde pour fuguer de chez les parents mais pas du tout le droit de l'avoir inquiétée ainsi, sauf que la grande soeur en elle était trop protectrice pour qu'elle s'autorise à lui en vouloir. Elle avait eu quelques mots sous le coup de la colère tout à l'heure, mais ça n'était rien comparé à ce qu'elle aurait pu dire à Selena. « Ce n'est pas de sa faute » marmonna-t-elle, sans insister d'avantage. « Mais bon, le principal c'est qu'elle aille bien. » Elle hocha la tête. « Oui. Tout va bien. C'est le principal. Plus de peur que de mal » conclut-elle avec un sourire désolé en direction de Caleb, car après tout, elle l'avait inquiété lui aussi. « Tu as une idée de ce qu'on pourrait faire pour elle ? Lui trouver un appartement peut-être ? »

Inspirant un bon coup, elle se redressa un peu. Il fallait réfléchir à la suite, il avait raison. Et elle voulait absolument son avis sur la question. Car Caleb connaissait maintenant sa famille, leurs problèmes, les personnalités des uns et des autres, et il avait le regard extérieur aussi pour parfois l'aider à démêler ce qui était plus judicieux de faire. « Je pense que oui, car si elle reste à la maison, on va aller de catastrophe en catastrophe. » Et en un sens, elle comprenait sa soeur. Pour rien au monde elle ne serait restée plus longtemps, en plus seule avec leurs parents... « À vrai dire, j'ai pensé à quelque chose. Une chambre va se libérer dans ma coloc'. Depuis toujours je m'étais dit qu'un jour j'hébergerai Selena chez moi quand elle en aurait besoin, alors là ce n'est pas exactement pareil car on est plusieurs à y habiter, mais ce n'est peut-être pas plus mal après tout ? Car Lena est encore une enfant sur certains côtés, et en coloc elle serait obligée d'apprendre à se responsabiliser. On n'est pas comme Taylor et toi, vous êtes responsables et autonomes ; Lena a besoin de se rebeller contre tout et n'importe quoi... » Un sourire teinté de tendresse se dessina sur ses lèvres. « Enfin bref. Qu'est-ce que tu en penses ? Ajouté à cela que je pourrais garder un oeil sur elle et ça me rassure plutôt... » Le ding du micro-ondes se fit entendre tout d'un coup et l'interrompit. « Je me serais bien levée pour t'aider mais le chef cuisinier m'a interdit de bouger d'ici ! » lui dit-elle avec un regard amusé.