Vous qui passez si souvent dans Conti Street, située en plein cœur du Vieux Carré, voilà une petite anecdote pour vous ! Cela fait seulement une dizaine d’années que le mystère « Rising Sun » a été levé. Cette mystérieuse maison a toujours fait parler d’elle à la Nouvelle-Orléans, sans qu’on sache vraiment à quoi elle faisait référence, et a par ailleurs été rendue célèbre grâce à la chanson de The Animals, House Of The Rising Sun.

À la fin des années 2000, des historiens ont entamé des recherches archéologiques dans le quartier du Vieux Carré. Dans les fondations du 535, Conti Street, contre tout attente car il n’y a pas d’autres traces de tribus amérindiennes dans le coin, des morceaux de poterie amérindienne ont été retrouvés, ce qui a amené les chercheurs à se pencher sur cet étrange endroit. Pour eux, c’est la proximité avec le Mississippi et donc un lien direct vers le Bayou St-John et le lac Ponchartrain qui expliquerait que des amérindiens aient voyagé jusqu’ici pour troquer des objets de leur artisanat.

En poursuivant leurs recherches, les chercheurs ont découvert que l’immense maison a subi une succession de mésaventures, comme si elle avait été frappée de malédiction. Au début du 18e siècle, la maison a appartenu à la famille Mandeville, des colons français esclavagistes à la mauvaise réputation. Ils ont rapidement perdu leur fortune par une succession d’évènements malchanceux et ont dû vendre leur bien. L’homme qui l’a racheté vers 1790 n’a pas été plus en veine, car un incendie a tout détruit, sauf les murs. La structure, en bois, a été reconstruite… Toujours en bois, et a repris feu à peine une dizaine d’années plus tard !

Une veuve irlandaise récupère l’édifice et le remet en forme, pour en faire quelques années une pension. Il existe plusieurs mentions de la pension dans des archives historiques. Mais en 1821, l’entreprise L.S. Hotchkiss and Co. rachète la maison et en vante d’emblée les mérites : rebaptisée Rising Sun Hotel, la pension devait un autre genre d’établissement puisque, comme les publicités le précisaient, « les hommes pourraient y trouver des servantes à leur convenance ». Mais l’hôtel de passes verra à peine le jour… Puisqu’un incendie le ravage de nouveau, en 1822. C’est en tout cas la confirmation que le Rising Sun de toutes les légendes est bien cet hôtel là.

Vendu de nouveau, reconstruit en briques, cette fois, il deviendra ensuite le Richardson Hotel, le Conti Hotel, puis le Veranda Hotel. Sa malédiction semble s’arrêter là, mais elle dure depuis assez longtemps pour que les légendes à son sujet aient fleuri un peu partout. Maison hantée, mais par qui ? Quels esprits cherchent visiblement à se venger ? Trop de preuves ou d'indices ont été détruits par les nombreux incendies, alors le mystère reste entier...