our own light

— « And if the stars should ever die, we’ll make our own light, you and I. »

Les mois qui venaient de passer donnaient presque le vertige à Alana : il lui semblait qu'elle avait vécu un milliard de choses en un temps record, et surtout, qu'elle avait du prendre un bon nombre de décisions importantes. D'abord, la fugue de Selena et les problèmes de sa petite soeur avaient été si intenses qu'elle avait cru perdre pieds, mais elle était fière d'avoir réussi à trouver un semblant d'équilibre. Pour le moment, Selena avait pris une chambre dans la colocation d'Alana et si son tempérament et son fort caractère étaient toujours difficiles à suivre, au moins, la grande soeur était un peu plus rassurée. Elle gardait un oeil sur elle, et essayait d'aider Selena à s'apaiser du mieux qu'elle pouvait, loin de leurs parents et de la complexité du foyer familial. Ensuite, la Mikkelsen s'approchait de la fin de ses études, et elle qui était si appliquée et si passionnée avait commencé à se sentir particulièrement stressée. Qu'allait-elle faire exactement ? Comment trouver le travail idéal ? Et si ça ne lui convenait pas ? Elle avait passer des soirées à angoisser toute seule dans son coin ou même à finir en pleurs dans les bras de Caleb quand elle se réfugiait chez lui, à bout de nerfs. Elle avait repris ses visites chez sa psy plus régulières, après quelques semaines bien trop troublées par tout cela. Maintenant sa décision était prise : puisque son rêve avait toujours été d'intégrer une équipe de police scientifique, elle avait étudié toutes ses options. Comme elle ne se sentait pas de travailler tout de suite en essayant de gravir les échelons de l'intérieur, elle s'était inscrite à un diplôme supplémentaire, précisément en forensic science, et elle avait eu accès au concours grâce à son double cursus.

Par un hasard parfait, les résultats étaient tombés la veille du 14 février : elle avait reçu un courrier qui lui disait qu'elle était retenue et qu'elle y entrait à la rentrée prochaine. Particulièrement heureuse, elle avait gardé pour le moment cette info pour elle, car elle avait préparé une surprise pour Caleb.

Plus elle partageait sa vie avec lui et plus elle tombait amoureuse de lui ; c'était presque comme ne histoire à l'eau de rose mais pourtant c'était sa réalité. Sans doute parce qu'elle avait mis tant de temps à s'ouvrir à lui, sans doute aussi parce qu'ils y avaient été lentement au début, à leur rythme, parce qu'ils avaient tous les deux des traumsa à gérer et qu'ils avaient besoin de rester prudent. À chaque fois qu'elle le voyait son coeur s'emballait et à chaque fois qu'elle le quittait elle se disait qu'elle l'aimait encore plus que le jour passé, et qu'elle voulait passer encore plus de temps avec lui. Il avait été un soutien précieux, depuis le début, et elle lui était reconnaissante de se sentir aussi portée par lui, aussi écoutée. Elle tenait évidemment à lui faire ressentir la même chose, même s'il lui semblait ces derniers temps que c'était elle qui avait eu le plus besoin de lui.

Pour la Saint-Valentin, elle avait voulu faire les choses en grand. Parce qu'elle voulait montrer à Caleb combien elle l'aimait et aussi parce qu'elle voulait le remercier d'être si parfait, elle lui avait annoncé qu'il devait réserver sa soirée et venir chez elle, sans absolument aucune autre précision.

De son côté, Alana s'était arrangée pour avoir la coloc pour elle toute seule. Elle avait décoré le salon et la cuisine avec des guirlandes lumineuses, des fleurs, des bougies, ainsi que sa chambre. Elle avait préparé le repas préféré de Caleb ainsi que cuisine un gâteau en forme de coeur et elle lui avait pris quelques petits cadeaux, mais elle avait surtout installé dans le salon un grand drap blanc accroché un mur et mis une tonne de coussins sur le canapé, et emprunté un vidéo-projecteur à ses voisins. Ils avaient comme ça comme une petite salle de cinéma pour regarder un film bien tranquillement ; l'idée étant de passer une merveilleuse soirée en tête-à-tête. Quand tout avait été terminé elle était allée se préparer elle-même, enfilant une robe pour l'occasion, une robe cintrée argentée qui lui tombait aux genoux et qui était un peu décolleté ; le genre de robe qu'elle mettait très peu, mais elle avait envie de se faire belle ce soir. Et puis elle s'était descendue dans la cuisine, prête en avance, car Caleb était toujours quelqu'un de ponctuel. Quand il arriva, elle venait juste de sortir le champagne du frigo — elle buvait peu mais c'était l'occasion. Elle lui ouvrit la porte et lui sauta dans les bras, fermant les yeux contre lui. Puis elle leva la tête vers lui pour qu'il l'embrasse, avant de lui sourire. « Bienvenue cher monsieur, veuillez me suivre je vous prie ! » Lui prenant la main, elle l'entraîna à a suite ; elle lui laissa seulement le temps de voir rapidement le salon décoré au passage mais l'attira dans la cuisine. « Chaque chose en son temps. D'abord, tu t'installes, tu te mets à l'aise ! » Tout d'un coup elle se sentait survoltée, voulant que tout soit parfait, elle attrapa les coupes de champagne et leur servit à table, avant de déposer un baiser sur les lèvres de Caleb. « Joyeuse Saint-Valentin. Je t'aime ! »